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3.0 hrs on record
Un Quantic Dream sans des moyens AAA mais avec les mêmes clichés dans l'écriture et les QTE superflus. Quelques choix intéressants mais un scénario complètement invraisemblable.

C'est dommage car le jeu développe vraiment des thématiques intéressantes et inhabituelles lors de certaines scènes intimistes (l'infidélité dans un couple, la relation avec un père toxique) et il met également en place un système bien pensé d'une troisième option de dialogue qui apparaît progressivement quand le joueur ne sait pas quelle réponse décider (ou est en proie à la panique).

Le rendu visuel est très étrange mais on s'y habitue (ça reste un Visual Novel factuellement qui bénéficie juste d'un doublage qualitatif, tout du moins en VO avec notamment la présence du brave Elias Toufexis / Adam Jensen) et l'arborescence est assez impressionnante (on peut visualiser les différents embranchements à la fin de chaque chapitre, comme dans Detroit Become Human); malheureusement, le scénario s'empêtre très vite dans ces ramifications avec un fil conducteur qui a bien du mal à raccrocher les wagons avec les conséquences des choix précédents, conduisant à des scènes involontairement comiques.

Le jeu est d'ailleurs très arbitraire en ce qui concerne l'impact des décisions; vous pouvez avoir l'impression de jouer correctement pendant une heure pour perdre finalement votre personnage sur un QTE (assez lourdingues à faire à la souris, au demeurant) et la fin du Book 1 m'a d'ailleurs fait un peu halluciné en ce sens. Bref difficile dès lors d'accrocher à un scénario émaillé d'incohérences et d'invraisemblances, même si le récit semble nous sortir la carte du destin imprévisible qui réunit deux familles sur deux temporalités différentes. Dommage car le contexte d'une prise d'otage reste intéressant et le jeu aurait sans doute tiré son épingle du jeu avec une narration plus sobre.

Pour finir, un mot quand même sur ses cartons d'avertissements qui veulent prévenir le joueur des scènes choquantes à venir; c'est non seulement complètement contre productif en terme d'impact émotionnel (on passe littéralement une heure à guetter la scène en question du coup) mais le jeu nous martèle l'avertissement à trois reprises avant que la scène, finalement pas bien choquante, ne survienne. Bref, levez un peu le pied sur les dramas de Twitter et laissez les joueurs encaisser un peu votre scénario, ils s'en remettront vous verrez; à croire que si Life Is Strange, The Walking Dead Saison 1 ou même Heavy Rain sortaient aujourd'hui, il faudrait placarder ces mêmes mises en garde pour calmer par avance les chialeuses d'Internet.

Bref, pas une réussite en ce qui concerne mais ça reste une aventure bien rythmée que vous pouvez tester en réduction par curiosité (le premier Book, la première intrigue principale, se finit en une poignée d'heures donc ce n'est pas un grand investissement de votre temps; pensez par contre à faire de la place sur votre PC car le jeu pèse énormément pour un Visual Novel).
Posted 10 April.
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16.7 hrs on record
Inscryption est un jeu qui mérite d'être pleinement découvert, en ayant été épargné de tout spoiler malencontreux au préalable; aussi ne vais je pas en dire beaucoup à son sujet. Vous pouvez néanmoins vous baser sur le fait que le jeu débute initialement comme un Roguelite très efficace tandis qu'un Diable tortionnaire vous retient captif dans une cabane isolée et vous impose de jouer à un jeu de rôle qu'il prend un peu trop au sérieux. Tout comme Hadès avant lui, Inscryption parvient à atténuer l'amertume de la défaite et le sentiment de frustration qui découle souvent de l'absence de progression dans le genre; comme Hadès, il est également marqué par un excellent enrobage artistique, auditif et narratif...Et pas du tout comme Hadès pour le coup, il prend le risque de bifurquer en cours de route vers une rupture de ton totale qui a décontenancé plus d'un joueur par le passé; voilà néanmoins bien un jeu vidéo indépendant qui se sert de sa liberté créative pour briser les codes au lieu de réitérer une nostalgie un peu désuète des jeux d'antan.

Je vais être honnête : je n'ai pas été réceptif à toutes les fantaisies créatives du jeu, notamment certains délires Meta un brin poussifs, mais à une période où le jeu vidéo s'est englué dans une production chiante et consensuelle, Inscryption incarne exactement le rafraichissement inattendu que j'espère encore retrouver dans le jeu vidéo, malgré mes décennies d'expérience en la matière. Ces pirouettes interactives (et parfois introspectives) qui font rallumer la flamme et prouvent une fois encore la supériorité d'une aventure interactive par rapport à un récit linéaire, dès lors qu'on se décide enfin à sortir un peu des sentiers battus. Bref, c'est le chef d’œuvre parfois un peu oublié des années 2020 et un jeu à faire impérativement si vous éprouvez un minimum de curiosité sur le potentiel inexploité du jeu vidéo. Parce que si c'est pour jouer à la dernière daube AAA et rester sempiternellement dans sa zone de confort, c'est pas la peine de venir se plaindre sans cesse sur l'état déplorable de l'industrie ou l'actualité moribonde de ce médium qui a encore tout à offrir aux joueurs et aux développeurs de demain.
Posted 9 April.
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2.5 hrs on record
Un jeu oublié pour de bonnes raisons. :p
Posted 21 February.
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4.4 hrs on record
Si vous êtes à la recherche d'originalité dans le jeu vidéo, Pathologic mérite clairement votre intérêt. Dès les premiers instants du jeu, vous êtes confrontés à une bizarrerie sans nom : trois personnages jouent une pièce de théâtre sous vos yeux avant que les lumières ne s'éteignent : vous comprenez alors que vous allez choisir d'incarner un de ces protagonistes pour l'aventure à venir et ce n'est que le début d'une longue série d'évènements incongrus qui vont émailler votre exploration. Son introduction nous ramène à la décennie très Silent Hillienne des années 2000 et si vous affectionnez le sentiment d'inquiétante étrangeté de Twin Peaks (sans virer dans l'horreur pour autant), vous serez dans votre élément entre ces créatures étranges que personne d'autre ne remarque à par vous, ses passants qui deviennent soudainement agressifs sans raison ou ces Quest Givers en oracles autoproclamés qui divaguent chacun à leur façon.

Une atmosphère solide donc mais après en terme de gameplay...On ne sait pas trop à quoi on joue en fait; c'est à la fois un jeu d'enquête où notre personnage médecin va traquer une épidémie avant que cette dernière n'empire et un simulacre de RPG avec différents choix à notre disposition pour rallier certains individus à notre cause, le tout pimenté d'une composante de survie pour faire attention à la propre santé de notre personnage. Un aspect assez inhabituel mais qui n'est pas aidé par une navigation franchement laborieuse : tous les bâtiments se ressemblent, il pleut en permanence, vous consultez votre carte tous les deux mètres et la distance d'affichage est dans les chaussettes. Le premier jour est un prétexte un peu fastidieux à rencontrer l'ensemble des protagonistes et vous amener aux quatre coins de la ville avant d'être complètement lâché dans l'aventure au second jour et là, libre à vous de vous démerder et surtout de vous emmerder à tourner en rond en espérant que la situation se débloquera d'ici peu.

Bref, un postulat intéressant mais une exécution poussive pour un jeu qui n'a très bien supporté le poids des années. L'originalité reste néanmoins indéniable et le jeu fait même penser par moments à un Vampire The Masquerade : Bloodlines dans sa direction artistique et sa tonalité générale. Peut être privilégier la suite conçue beaucoup plus tardivement et qui semble être une réitération (peut être plus digeste) du principe de ce volet originel. Moi, j'ai rien compris, je vous avoue. :p
Posted 15 February. Last edited 15 February.
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5.8 hrs on record (5.7 hrs at review time)
Risen est un RPG exigeant qui doit être appréhendé en réalité comme un jeu de survie; même en difficulté normal, vous êtes susceptible de vous faire terrasser par le moindre sanglier et le système d'évolution est tel que vous resterez un très long moment en bas de la chaine alimentaire, contraint d'éviter absolument les affrontements et de chercher l'aide des autres factions pour vous sortir de cette galère. Une démarche presque suicidaire créativement mais qui a fait la renommée de cette approche singulière du CRPG et qui mérite clairement votre intérêt.

Malheureusement en l'état actuel des choses, Risen est une sacrée purge à installer en 2025. Le patch dont le jeu avait bénéficié en 2023 semble avoir été néfaste sur certains aspects et le jeu tourne à un framerate très souffreteux, ce qui devient vite insupportable pour un RPG de cette longueur. Il est alors possible de revenir à la version originelle de l'onglet Beta dans propriétés mais cela entraine son lot de problèmes en cascade avec des éléments problématiques comme une sauvegarde automatique bloquée (ce qui devient injouable pour un jeu aussi punitif).

Bref, il est malheureusement à craindre que le jeu reste innaccesible pour beaucoup en l'absence de patchs à venir de la communauté, le studio ayant malheureusement fermé ses portes dernièrement, il ne faudra pas attendre des mises à jour du côté des développeurs. A essayer peut etre de préférence sur la version PS4 ou tentez votre chance à bas prix en croisant les doigts.
Posted 14 February.
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20.5 hrs on record
Cela fait très longtemps que je veux recommencer Fable 2 et 3 mais en l'absence d'une version PC plus concrète (il est apparemment possible de rejouer à ces deux jeux par l'intermédiaire du GamePass), je me suis attelé à la découverte de ce premier opus, souvent célébré comme le meilleur de la série, notamment sur l'excellente chaine XP de Jaden Kor dédié aux CRPG (je vous la recommande chaudement).

Le charme a en tout cas très vite opéré, en ce qui me concerne; le choix d'un univers enchanteur s'est révélé opportun pour résister à l'épreuve du temps et même en 2025, vingt ans tout de même après la sortie du jeu, le titre supporte bien le poids des années. Certes, nous sommes en présence d'une Fantasy très archétypale où tout se résume à choisir entre le bien et le mal (sans nuance de gris) et avec la sainte trinité "guerrier, voleur, mage" pour l'évolution de notre protagoniste mais ce qui m'a frappé d'entrée de jeu, c'est à quel point Fable parvient à véhiculer la saveur délectable d'un RPG sans l'alourdir de toutes ces composants rébarbatifs pour le plus grand nombre : pas de compétences à optimiser durant des siècles, pas de Loot interminable, pas de systèmes alambiqués à appréhender; tout est ici extrêmement simple (mais pas simpliste) et instinctif, à la manière des Zelda avant lui, c'est une grande Aventure qui peut représenter une porte d'entrée parfaite pour faire découvrir le jeu de rôle à un jeune public.

Car oui, il est tout de même question de jeux de rôle en définitive et Fable se démarque très rapidemment par l'exceptionnelle réactivité de l'environnement à nos actions; dès l'excellente scène d'introduction, les passants nous complimentent pour notre bonne conduite et le jeu n'aura de cesse de célébrer notre héroïsme au fur et à mesure de notre progression; c'est une structure à l'ancienne centrée sur la gloire du joueur mais très gratifiante : les passants se moquent de notre dégaine au début du jeu pour chanter littéralement nos louages par la suite tandis que notre personnage devient un vrai bourreau des coeurs alors qu'il peinait à conquérir sa dulcinée au début de sa quête.

Même son de cloche en ce qui concerne l'évolution physique de notre protagoniste : des cicatrices qui apparaissent au fur et à mesure de nos combats, nos cheveux se teintent de blanc au fil des années, nos yeux prennent une teinte arcanique à force d'user de la Magie et le joueur possède une ribambelle de tatouages, coiffures, barbes et autres vêtements pour personnaliser son protagoniste. La démarche est ainsi amusante : il n'y a pour ainsi dire pas de création de personnage au début de la partie mais de cette page blanche, le Héros peut évoluer dans toutes les directions (en témoigne l'incroyable diversité des personnages crées par les joueurs au fil des décennies).

Bref, le meilleur de ce que le RPG a à offrir en somme : un sentiment d'appropriation et l'immersion d'un monde qui réagit véritablement à notre présence. De quoi faire accepter tous les écueils du jeu entre un système de combat pas forcément folichon, une difficulté clairement adaptée au grand public et des quêtes secondaires assez redondantes dans leurs objectifs.

Le jeu se veut également assez court mais compte sur une rejouabilité importante; même si la quête principale se finit un peu vite, l'édition Lost Chapters ajoute un épilogue plus conséquent et satisfaisant pour conclure l'aventure, même si les combats trainent clairement en longueur dans le EndGame. L'histoire se laisse au demeurer suivre agréablement (notamment grâce à l'excellente localisation française) et comme souvent dans la série, elle surprend même par ses touches de noirceur inattendues.

Enfin, il est à noter que la version PC est absolument excellente dans sa fluidité et l'excellent mapping des touches au clavier/souris; les amateurs du genre le savent : c'est assez rare pour être souligné. La version Anniversary a néanmoins une réputation plutôt médiocre, donc privilégiez l'édition Lost Chapters tout à fait solide.

J'ai maintenant hâte de refaire Fable 2 et 3 en redécouvrant ainsi l'évolution d'Albion au fil des siècles, à présent que je connais mieux ses fondations.
Posted 11 February.
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1.8 hrs on record
Dans le Monde des Ténèbres, il n'y a pas que la Mascarade et même si je n'ai pas beaucoup d'intérêt pour les prédateurs à longs poils contrairement à leurs confrères vampiriques, j'étais tout de même curieux de tester ce Visual Novel suite à des retours globalement positifs sur Steam et...Bah c'est quand même pas très bien écrit, tout ça. :p On commence d'abord par une interminable exposition en mode vacances d'adolescents en Europe de l'Est dénué du moindre élément surnaturel et puis le jeu joue la carte de la rupture de ton après une scène choquante (plutôt réussie pour le coup) avant de nous bombarder d'informations sur la Lore jusqu'à l'indigestion, comme un MJ qui galèrerait à nous expliquer les tenants et aboutissants de la partie en cours. Dommage car les Visual Novels inspirés de la Mascarade faisaient déjà preuve de plus de finesse pour présenter progressivement cet univers fictionnel aux néophytes du jeu de rôle papier avec une action suffisamment bien rythmée pour laisser le temps au joueur de digérer cette encyclopédie de l'imaginaire morbide.

En l’occurrence, là on est plutôt proche de l'indigestion, y compris dans le trop grand nombre de protagoniste pour qu'on s'attache vraiment à qui que ce soit. Le jeu a au moins le mérite d'essayer d'inclure une composante jeu de rôle avec une fiche de personnage dédiée à notre protagoniste mais il est souvent difficile de cerner à quel point nos choix influent sur l'intrigue en cours et davantage que des dilemmes à proprement parler, on se contente de répondre naturellement aux conversations, en espérant que tout se passera bien. Le récit est également assez lourdingue dans sa composante écologique (alors qu'elle prêche plutôt un converti en la matière) au point que la protection de la forêt empiète sur toute considération, y compris juste le devenir de notre personnage et son apprentissage du monde des ténèbres. Bref, mauvaise pioche en ce qui me concerne, même si le contexte d'Europe de l'Est est plutôt intéressant avec les inévitables échos à la seconde guerre mondiale mais traités tout de même de manière assez superficielle. Et contrairement à Shadow of New York, il n'y a pas non plus d'aspect visuel ou musical suffisamment réussi pour emporter l'adhésion, ce qui assène un peu le dernier clou dans le cercueil de ce Visual Novel.
Posted 6 February.
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6.8 hrs on record
Le dernier niveau de Doom 3 m'avait laissé un peu sur ma faim, notamment avec son boss final assez décevant, donc j'ai eu envie de lancer son extension dans la foulée. Malheureusement, même si cette dernière fait preuve d'une certaine générosité avec un nombre conséquent de nouveaux ennemis, elle apporte également des modifications qui ne sont pas loin de dénaturer la structure originelle du titre, nous rappelant ainsi une fois encore le fameux adage : "Si ce n'est pas cassé, ne le répare pas."

Outre la présence d'un Gravity Gun de service et du redoutable double shotgun, ROE offre également la possibilité au joueur d'utiliser un ralenti dévastateur simplifiant à outrance les affrontements contre les hordes de Démons qui se ruent docilement vers notre personnage. Un réel problème d'équilibrage qui fait perdre grandement de la saveur horrifique du Doom 3 originel et il est difficile de ne pas y percevoir un certain désaveu de cette composante d'épouvante qui devait déjà faire couler beaucoup d'encre à l'époque et une manière un peu maladroite de renouer avec une action plus décérébrée. Le changement ne m'a en tout cas pas vraiment plu, d'autant qu'il est également assez évident d'ID Software n'est pas en charge cette fois de l'extension entre une conduite des ennemis un peu hasardeuse, des éclairages beaucoup moins impactants que le jeu d'origine et une certaine grossièreté dans certaines ficelles employées, à tel point qu'on arrive rapidement à anticiper les pirouettes que le titre va mettre en œuvre pour essayer de nous foutre la trousse. En témoigne également un passage aux enfers infiniment moins marquant que celui de Doom 3 et un boss final là aussi pas franchement folichon.

Bref, autant je ne saurais que trop vous conseiller de laisser sa chance à ce Doom 3 malgré son vingtième anniversaire, autant cette extension me paraît largement dispensable, d'autant qu'elle souffre également de l'absence d'une VF en audio mais également dans plusieurs textes mal traduits (et les patchs disponibles ne sont pas compatibles avec la dernière version de l'extension).
Posted 4 February.
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16.9 hrs on record
Lancer Doom 3 en 2025 c'est se plonger dans une sacrée bulle temporelle du jeu vidéo. Une introduction complètement calquée sur le modèle d'Half Life premier du nom (le 2 n'était même pas encore sorti à l'époque), la moitié des doubleurs français décédés depuis (snif), des accents hispaniques et asiatiques à couper au couteau (on pouvait rigoler à l'époque au moins :p) et un protagoniste muet et sacrément docile qui va jouer les mécaniciens improvisés pendant que notre supérieur nous donne ses directives, bien à l'abri de la menace démoniaque qui envahit les couloirs du complexe claustrophobique.

Oui, Doom 3 suinte à bien des égards l'influence du chef d’œuvre de Valve, à l'heure où ces derniers s'apprêtaient pourtant à offrir à Gordon Freeman un virage drastique en matière d'ambiance et d'expérience de jeu et si l'introduction narrative de Doom 3 laisse craindre d'un jeu qui aurait salement vieilli, le titre prend très rapidement son envol dès que sa teneur horrifique prend le dessus sur son exposition d'univers.

Tout le charme du jeu réside dans sa caractéristique la plus controversée : l'impossibilité de brandir une lampe torche et une arme à feu en même temps; une contrainte peu vraisemblable mais qui constitue clairement l'essence même du jeu : chaque pièce a ainsi été étudiée pour offrir une source d'éclairage différente afin de distinguer un minimum la menace tapie dans le noir et à ce titre, le jeu fait encore merveille, même en 2025 par son inventivité visuelle. De la même manière que la physique d'Half Life 2 enterre encore aujourd'hui de nombreuses productions de l'industrie, la gestion des lumières de Doom 3 force encore le respect et nous fait dire que le médium a décidément régressé sur certains points en l'espace de vingt ans. Une feature essentielle qui a pourtant été écartée de la BFG Edition qui octroie une lampe torche classique accrochée à notre fusil; je ne saurais pourtant que trop vous conseiller d'opter pour la version originelle où le sentiment d'insécurité est vraiment palpable à chaque couloir.

Et puis, c'était également l'occasion pour moi de constater à quel point j'affectionne vraiment les jeux des années 2000 : c'est à cette période que le jeu vidéo s'est vraiment efforcé de fluidifier sa progression, sans pour autant verser dans l'assistanat outrancier des années 2010 : on file naturellement vers notre objectif grâce à la clarté du Level Design sans tourner en rond dans des environnements labyrinthiques.

Enfin, je dois dire que j'apprécie beaucoup plus cette teneur premier degré que la dimension arcade beaucoup plus décomplexée des derniers Doom; tout crie JEU VIDEO dans Eternal et 2016 alors qu'une véritable immersion s'opère au sein de Doom 3 au cœur d'un univers logique et somme toute assez cohérent.

Pour finir, je me rends compte également que j'avais une vraie appétence pour ces expériences d'Action Horreur finalement très peu réitérées dans l'industrie hormis le premier Dead Space et Resident Evil 4. C'est en tout cas une variante de l'horreur qui occasionne son lot d'adrénaline, sans pour autant lorgner vers une composante Survival vraiment prononcée (les munitions ne sont pas vraiment un problème). Doom 3 force également le respect par la générosité de son bestiaire (même si les Diablotins sont hélas exploités à outrance) et un Sound Design assez haletant en jouant au casque.

Bref, une excellence surprise et clairement mon opus préféré de la franchise. Même si j'attends Dark Ages avec impatience, je peux désormais dire que je fais parti des déçus tardifs que Doom 4 n'ait jamais vu le jour puisque les trailers semblaient promettre une expérience dans la continuité de cet excellent jeu d'horreur.
Posted 1 February.
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15.6 hrs on record
Citizen Sleeper est catégorisé un peu à tort à mon sens comme un RPG mais son expérience se rapproche beaucoup plus pour ma part d'un Visual Novel, genre dont je ne suis pas spécialement friand, ce qui explique peut être que le jeu ne m'a pas fait forte impression en le commençant, avec une écriture pas toujours très finaude qui accumule rapidement tous les poncifs du Cyberpunk et des productions modernes aseptisées avec beaucoup de personnages un peu trop bisounours pour une cité censée être gangrénée par la corruption. Fort heureusement, le système de jeu fait rapidement des merveilles en nous confrontant à une situation épineuse où notre personnage doit lutter continuellement pour sa survie au sein d'un océan de possibilités de rencontres inattendues, d'alliances improvisées, d'amis d'infortunes et d'amères déceptions. C'est clairement dans cette multitude de choix que Citizen Sleeper tire son épingle du jeu en nous forçant à choisir presque au hasard les liens et pistes à privilégier tandis que nos actions sont limitées en journée et que le temps nous est compté; la mécanique est simple mais bigrement efficace et le jeu fait preuve d'un excellent équilibrage dans sa première partie pour insuffler de la tension au joueur sans empiéter sur la générosité de ces intrigues et l'agréable sentiment de familiarité qui finit par se dégager de la routine tantôt angoissante / tantôt apaisante du jeu.

Malheureusement, Citizen Sleeper réitère une erreur plutôt associée aux AAA d'ordinaire en étirant son expérience plus que de raison dans sa dernière partie. Le jeu paye en effet le prix de la générosité de ses concepteurs : des DLC ont été intégrés gratuitement dans le titre pour offrir un épilogue beaucoup plus conséquent pour les joueurs faisant le choix de rester sur la station spatiale devenue progressivement leur terre d'asile; chouette initiative mais qui dévoile malheureusement les limites de l'équilibrage où notre personnage, amélioré à l'excès suite à un gain trop important d'expérience, déjoue la moindre difficulté sans que le compte à rebours n'exerce plus la moindre pression. L'écriture traine clairement en longueur et j'avoue que j'avais alors hâte que l'expérience se termine; le véritable épilogue a néanmoins réussi à me mettre les larmes aux yeux par sa touchante mélancolie, ce qui atténue un peu ma déception de cette dernière partie un brin poussive.

Je n'avais pas du tout calculé que sa suite sortait très prochainement (dans trois jours à vrai dire) et je pense que je lui accorderais sa chance, en solde. Au demeurant, je doute de relancer un jour ce Citizen Sleeper premier du nom malgré une certaine replay value liée à nos différents choix mais la longueur de l'expérience excédait clairement pour moi le potentiel de son sujet.
Posted 28 January.
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