Georges Bernanos
 
 
Currently Offline
Awards Showcase
x5
x3
x16
x2
x5
x8
x4
x6
x2
x1
63
Awards Received
72
Awards Given
Completionist Showcase
Review Showcase
146 Hours played
Au Panthéon
Dans le monde artistique, on croise parfois des œuvres si puissantes et si confiantes qu’elles annoncent d’emblée leur capacité à transcender le médium qu’elles représentent. Ces œuvres sont rares, une tous les dix ans au bas mot si je devais donner une statistique à l’improviste. C’est pourtant ce que j’ai ressenti au lancement d’Elden Ring pour la toute première fois, dès le menu du jeu. Une boucle orchestrale d’une minute et trente secondes à peine concentrant toute la magie et la force du titre. Une galvanisation ascendante magistralement exécutée, soutenue par un chœur puissant et des percussions martiales, puis se terminant par un tourbillon de cordes lâché telle la libération d’une tension insoutenable. Il y a des signes qui ne trompent pas. On pourra rétorquer qu’une belle musique et une jolie introduction ne font pas un bon jeu. Certes mais ils y contribuent grandement, je dirai même que tous chefs d’œuvre commencent fatalement par là. Et puisque nous sommes à parler de la bande originale, je concède que celle-ci s’avère moins marquante que celle des épisodes Dark Souls mais ce n’est pas tant l’absence de talent de FromSoftware que la structure du jeu en monde ouvert qui, forcément, a fait bouger les conventions. On reproche à peu près la même chose à Breath of The Wild, c’est-à-dire des musiques plus discrètes, moins emphatiques, moins entêtantes que pour les épisodes plus linéaires et conventionnels. Pour les sceptiques, je vous défie de jouer 120h à explorer l’Entre-Terre ou Hyrule avec la musique des Bois Perdus de Saria en fond sonore. Vous allez tout simplement couper le son dans le meilleur des cas, où éclater votre écran dans le pire. Pourtant il est clair que la musique légendaire de Koji Kondo a marqué les esprits de toute une génération, cela n’en fait pas pour autant la musique ultime du jeu vidéo en toute circonstance.


J’ai découvert Elden Ring avec près d’un an et demi de ♥♥♥♥♥♥ sur sa sortie officielle. Sans le savoir, j’ai fait une overdose du jeu en février-mars 2022. Tant de joueurs en ont parlé, tant de diffusions en ligne, tant de « hype », tant de vidéos sur YouTube et autres réseaux sociaux, tant de commentaires, d’analyses… Parfois j’ai l’impression qu’on vit une époque démente. Les gens sont fous, les réseaux cristallisent cette folie et la multiplie de manière exponentielle pour contaminer les gens à peu près saints d’esprit. En fait, la vitalité occidentale déclinante se trouve des avatars culturels pour se donner un semblant de souffle de vie. Il faut la sortie d’un jeu comme Elden Ring pour avoir l’impression que nous existons vraiment, amorphes que nous sommes tous un peu derrière nos écrans, apathiques devant le monde qui vient et qui, manifestement, ne sera plus le nôtre. La sortie d’Elden Ring m’a rappelé cette constante que je ressens depuis une dizaine voire une quinzaine d’années. Donc j’ai pris mon temps et fait un choix presque courageux, de passer à côté de la tempête médiatique pour le faire dans mon coin vers le mois de septembre dernier. Pour rendre encore plus personnelle cette découverte, j’ai fait un autre choix. Celui-ci est plus critiquable, moins compréhensible aussi pour une grande partie des joueurs mais que j’assume totalement. J’ai profité de la sortie du guide officiel en 2 tomes pour parcourir l’intégralité du jeu et le finir à quasi 100% en une seule et unique partie de 150h. Un moyen peu consensuel mais pratique pour ne pas avoir à le recommencer trois ou quatre fois car il en faut des heures pour en apprécier toutes les facettes. Et me voilà donc à entreprendre ce long périple, que dis-je, cette odyssée en compagnie de mon confesseur armé de son épée et de son bouclier pour devenir le seigneur d’Elden.

Ai-je vraiment besoin d’apporter mon témoignage sur la grandeur de ce titre épique ? Comme je le disais plus haut, tout a été dit quasiment sur Elden Ring en deux ans à peine. De très bonnes vidéos sont sorties pour expliquer l’histoire impénétrable, comme à leur habitude chez FromSoftware, coécrite par George R. R. Martin et un Miyazaki facétieux qui continue à vouloir raconter des histoires profondes et nimbées de mystères au travers des descriptions des objets ou grâce aux décors : la fameuse narration environnementale. Au fond Miyazaki ne fait que mettre en application dans le jeu vidéo un impondérable du genre humain : sa fascination pour le mystère et sa soif de découverte que l’on pourrait aussi résumer par quête de sens. Le tout mêlé à ce qui manque profondément à notre époque, des valeurs autrefois partagées par le plus grand nombre mais aujourd’hui pratiquement disparues et qu’Elden Ring résume parfaitement : héroïsme et vaillance, abnégation et volonté, force et vitalité, un soupçon de transcendance et le tout baignant dans un monde vilement médiocre (le nôtre ?) où la corruption et le Mal se répandent plus rapidement que le Beau et le Vrai et où la soif de pouvoir prédomine toutes les préoccupations. Elden Ring met aussi parfaitement en scène l’accomplissement d’une destinée personnelle comme principal moteur de jeu. Classique mais efficace. L’Homme du XXIème siècle massique, dilué dans ce corps social monstrueux, plus encore que ces ancêtres, cherche désespérément à faire valoir son individualité. La différence (même dérisoire), la noblesse de titre ou de comportement sont des marqueurs importants à l’ère des masses car elles permettent la distinction et sont donc désormais primordiale à l’être humain indifférencié et liquéfié qu’est aujourd’hui le citoyen contemporain. Elden Ring donne des gages en ce sens en offrant une quête à un être qui pourtant n’est rien au départ pour devenir, au bout d’un long et fastidieux périple, le seigneur tout puissant d’un royaume conquis au fil de l’épée. Cette formule fascine les joueurs occidentaux et leur offre une dose de dopamine bien sentie. Le système de récompense qu’offre les titres de FromSoftware est un autre exemple de la satisfaction outrancière générée par le butin abondant, parfaitement disséminé sur l’ensemble de l’Entre-Terre. On a tous ressenti l’addiction à Elden Ring à un moment donné de notre aventure, sauf évidemment les joueurs réfractaires à la formule, lorsque la boucle de gameplay s’installe et met en confiance le joueur comme suit : exploration, émerveillement consubstantiel, récompense, exploration, récompense à nouveau, tension ascendante puis boss. Le boss est à part car lui aussi offre un découpage des émotions, et donc de distribution de dopamines bien à lui pour terminer par le soulagement ultime du terrassement. Une sorte de pyramide des émotions, ce fameux tourbillon que l’on retrouve dans le thème principal du jeu et dont chaque étape offre son lot de frustrations, joies, espoirs, soulagements puis, surtout, de butins. De mémoire, Miyazaki a toujours construit ses jeux de la même manière ayant conscience, je pense, que sans les récompenses régulières la frustration prendrait une part trop importante de l’expérience du joueur et donc susciterait l’abandon. Il s’agit d’une recette et comme toutes recettes, il y a un dosage. Dosage parfaitement maîtrisé chez FromSoftware, il faut bien l’admettre.

Outre ces considérations méta sur le jeu de l’année 2022, il n’aura échappé à personne que le titre se targue d’une direction artistique magistrale illustrant à merveille le monde ouvert gigantesque offert aux joueurs dès les premières minutes. Nous ne sommes pas loin de l’ordre du bouleversement ou, à tout le moins, d’une révolution en ce qui concerne la structuration d’un monde ouvert. [...]

La suite et conclusion de cette critique sur : https://www.senscritique.com/jeuvideo/elden_ring/critique/283062927
Year Zero 28 Oct, 2023 @ 12:10am 
A la éteint pet d'eau fil
Year Zero 26 Oct, 2023 @ 8:54am 
Jean Kulle la Pâle Est In
Year Zero 4 Oct, 2023 @ 2:09am 
Bon bar des lal Jerry
Year Zero 6 Aug, 2023 @ 7:17am 
Ame hors lait nez gueux rot
Year Zero 3 Mar, 2023 @ 5:57am 
Aimes-tu laine aigre ?
Year Zero 16 Feb, 2023 @ 1:12pm 
Jeu : Dé test lait nez gros