J'écris cette évaluation quelques minutes après avoir fini le jeu. PAS DE SPOIL DU SCENARIO.
C'est et ce en pas loin de 10 ans de Steam la première fois que je fais ça. Si je me décide à 3h du matin a conseiller ce jeu c'est parce que plus qu'un jeu j'y ai vu ma vie et je pense et j'espère que peut être quelqu'un me ressemblant trouvera dans ces quelques lignes l'envie d'essayer ce jeu.

D'abord sceptique devant le tag "LGBT" dès la page d'accueil du jeu, y voyant une tentative d'en draguer la communauté en question, je me décide quand même à l'acheter, décidant d'ouvrir ma suspension d'incrédulité, après tout, Life is Strange premier du nom proposait déjà l'expérience et ce de manière si bien écrite que le dernier des imbéciles ne pourrait pas cracher sur le jeu sans au moins y voir des aspects positifs.

Là ou Max du premier volet m'avait fait découvrir les vicissitudes de l'adolescence par un autre prisme que le mien, j'en étais ému, touché, mais, et ce même en ayant adoré le jeu je n'ai pas senti de profonde similitude entre moi et elle, son talent phénoménal, cette pureté presque monacale, son pouvoir la rapprochant presque du divin m'avaient accroché au scénario, à ses relations, mais pas à elle.

Aujourd'hui, des années plus tard, j'ai vu en Alex, le personnage principal de cet opus, mon alter égo féminin. Une figure neuve, libre jusqu'à ce qu'on les lui donne, de toute attache, de tout affect, un personnage façonnable à son image, qui a, de par son environnement les même aspirations qu'un jeune adulte qui a grandit depuis le premier jeu de la "saga". J'ai pu voir chaque protagoniste, chaque antagoniste comme les rencontres que j'ai eu au cours du temps, j'ai appris à voir chacune d'entre elle par des spectres auxquels je n'avais jusque là jamais songé. J'y ai vu des exs, des rêves, des amis, des cauchemars, des ennemis des souffrances et des plaisirs à chaque moment, le pouvoir de Alex, directement lié aux sentiments, nous place dans un être finalement si empathique qu'elle peut comprendre chaque personne, ce qu'on aurait je pense tous voulu être capable de faire par moment.

Je continuerais en parlant du rythme, le jeu, en plus d'être objectivement splendide, m'ayant fait m'arrêter plusieurs fois ne serait-ce que pour admirer le paysage, est LENT, si lent que je suis incapable de me remémorer un jeu plus lent que lui, et c'est, à mon avis, peut être le meilleur et le plus important point de cette évaluation, dans un monde jeu vidéo-ludique très accès sur le "en ligne", moi même étant très passionné de compétitif, de vitesse, de performance, ce jeu était le jeu que j'attendais sans même le savoir, on voit que c'est lent, et pourtant on y prend du plaisir, le jeu nous agite par une clochette devant les yeux pour nous garder éveiller, il nous fait comprendre qu'on doit prendre notre temps, savourer chaque seconde et ça marche, vivre c'est lent, et le jeu te le rappelle, mais il te rappelle aussi la beauté et la douceur d'un rayon de soleil, d'une caresse sur la joue, de l'eau d'une rivière s'écoulant paisiblement le long d'un village, cette impression de réalité si profonde que même derrière des volets clos, j'avais le sentiment de sentir les fleurs de la vieille fleuriste. En bref, le jeu est profondément réaliste
Concernant le troisième et dernier point que j'aimerais aborder, la bande sonore se passe d'analyse recherchée, elle est tout simplement à chialer de plaisir. Nostalgique, profonde, douce et envoutante entourant parfaitement ce que le personnage et indirectement nous ressentons à chaque instant, rien que la scène d'introduction sur le pont m'a fait rester plus de 10 minutes, immobile, bouché bée. Pour un avant gout j'invite chaque personne ayant lu jusque ici à chercher "Home - Gabrielle Aplin [Life is Strange: True Colors]" sur Youtube, à fermer les yeux et à se laisser porter.

Merci pour votre lecture, bon jeu.