D'après la page du Studio, Seers Isle est le 3eme jeu de Nova-Box (4eme si on compte Diaries?!?)

J'ai personnellement joué à celui sorti juste avant : Along the Age et à ce jour je le recommande toujours. Cette intro a pour but de vous donner le contexte avec lequel j'ai abordé ce jeu mais aussi d'introduire Along The Edge (ATE pour future référence) qui sera pertinent au sein de cette review.

Seers Isle est un graphic novel (Roman/BD graphique) où le choix est au centre de l'expérience utilisateur (A.KA le joueur) Tout le propos de ce jeu est de vous faire prendre des choix, plus ou moins importants, qui auront un impact à différents moments clefs de l'aventure. Divisé en chapitres , ce jeu vous prendra 2 ou 3 heures à finir, 6-8 pour avoir toutes les fins. Maintenant que ceci est établi, allons-y.


L'histoire, l'écriture, la narration et la qualité du tout.

L'histoire de Seers Isle prend comme toile de fond l'Europe Celtic/Viking. Un groupe disparate arrive sur l'île aux esprits pour y passer l'initiation qui fera d'eux les chamans/ guérisseurs de leurs village. Une tradition séculaire, qui a toujours été entourée de mystères et de peurs. L'on suit d'abord le groupe, où l'on oriente leurs choix et aventure, de manière parfois subtil souvent autoritaire. Une sorte de conscience qui serait mieux ce qui est bon pour eux... Le reste du pitch sera détaillé dans la zone spoiler qui suit.

A son habitude, Nova-Box nous fait profiter de personnages très bien écrits et très peu clichés. Bien qu'ils aient tous eus une vie dramatique, cela se comprend au vu du contexte... Certains ont été envoyé passer l'épreuve contre leur grès : Rien d'étonnant de trouver autant de misère dans leurs backstories. La trame principale, sans être déshonorante, est un poil en dessous de chaque histoire individuelle des personnages. Ils font vrais, tout autant que la trame principale mais cette dernière est plus attendue, peut-être convenue.

Spoiler : Selon votre perspicacité, entre la fin du premier chapitre et la fin du second : Vous vous rendrez compte que vous jouez Rowan, une jeune celte qui est devenu une sorte d'esprit désincarné qui à le pouvoir d'influencer les décisions prises par les humains. Je n'en dit pas plus pour vous laisser profiter du tout.


En tout cas, côté narration et mise en scène on est au top de ce qu'un graphic novel peut nous apporter. Chaque plan est à coupé le souffle ce qui montre une très belle synergie entre l'auteur et le l'artiste qui était « aux crayons ». Et c'est là le plus gros point fort du jeu, même au delà de ses personnages, la narration sait prendre un pas en derrière quand le visuel a besoin d'espace et vice versa. Très réussi.

La production Value :

Seers Isle est extrêmement bien produit. Et en ça, je ne parle pas de la taille du budget mais bel et bien de comment il a été dépensé. On sent que les moyens ont été mit là où c'était important de la faire et aucune feature présente dans le jeu n'est baclée ou vide de sens. Il y a quelques quality of life improvements que j'aurais aimé voir, lors de la transition avec AET mais tout est très solide.

La musique :

La musique est très bonne... Et malheureusement pas plus. Ne vous trompez pas : C'est un excellent travail mais les visuels et la profondeur de certaines relations sont d'un niveau tel que j'aurai aimé un peu plus d'audace de ce côté. La BO vaut, néanmoins, le coup d'être achetée.

Bilan :

Seers Isle est plus ambitieux que AET et a été probablement plus coûteux et difficile à réalisé. Néanmoins, Seers Isle me semble un peu calibré et maîtrisé, ce qui nous fait gagner en spectre narratif (plus de choix, plus de personnages développés) mais nous fait perdre un peu en ambience et personnalité.

Les qualités du jeu en font un produit supérieur à Along The Age, plus abordable pour les jeunes adultes et nous fait voyager un peu plus mais je n'ai pas eu le même coup de foudre qu'avec AET. Une fois encore, achetez le les yeux fermés : On est au top ! Mais quand les horizons grandissent, on perd un peu en promiscuité et personnalité. Ce n'est la faute de personne mais ce petit sourire sur mes lèvres quand je pense à Daphné, le même que l'on a quand on croise un ami de longue date... Ca n'a pas de prix. Avoir un récit resserré sur un protagoniste nous permet de créer une sacrée relation...

Bref, a acheté et joué... De toute urgence !

Et le futur?

J’attends que des financiers donnent un peu de mous à Nova-Box (si ils le souhaitent) car j'aimerais voir ce qu'ils donnent sur une histoire plus longue peut-être avec une temporalité plus élargie, sur plusieurs générations peut-être, ou qu'on leur confit de belles licences françaises... Les chroniques Crépusculaires (Agone), avec la qualité artistique et narrative de ce studio, un doux rêve à réaliser de toute urgence.

PS : Le gameplay était le même, le principe d'axes proches, pour ce type de review se référer à ma critique d'Along The Edge.