Recent reviews by SlothyKernel1314

XCOM 1 était stéréotypé ; XCOM 2 est une ode à la diversité. XCOM 1 usait grossièrement du permadeath ; XCOM 2 est un superbe jeu de… poupée, où perdre une unité est comme oublier le doudou de son enfant dans les transports en commun, sans espoir de le retrouver. XCOM 1 récompensait les campeurs ; XCOM 2 oblige à se projeter sans cesse vers l’avant, en direction d’une menace rarement identifiée à l’avance, dans un mouvement dont la parfaite exécution est pour le joueur une récompense qui se mesure à l’aune du danger encouru. XCOM 2 est un jeu abouti ; XCOM 1 se dévoile rétrospectivement comme étant un vulgaire brouillon de l’épisode suivant.

Vous voulez savoir ce que je pense de ce XCOM 2 ? J’avais déjà adoré XCOM 1 à l'époque.

Gare d’Asnières-Londo. Je croise trois mobs aux intentions un peu louches. Le plus proche, menaçant, me demande de lui donner mon portefeuille. Nullement impressionné, je fonce dans le tas pour neutraliser le groupe entier, je frappe de façon désordonnée, comptant uniquement sur ma force brute ; le premier mob semble plier sous mes coups, je suis incroyablement confiant en mes chances de me tirer de ce mauvais pas…

… aaaaaaaaaaaaaargh ! Ma vue se brouille, je m’écroule brusquement, sans pouvoir aucunement riposter, ni même comprendre pourquoi la confrontation tourne à la défaite. Peut-être un projectile lancé par le second ou le troisième mob, mais à cette distance, il faudrait une force et une précision surhumaines !

Tandis que mes dernières forces m’abandonnent, et qu’un message indéchiffrable aux lettres de sang s’imprime dans ma rétine, je ne pense qu’à une chose, de manière étonnamment lucide : je ne pourrai jamais récupérer les 500 euros présents dans mon portefeuille, en disposer, upgrader mon stuff en m’achetant un nouveau blouson, un pantalon, ou je ne sais quoi encore.

Perdus à jamais.



Gare d’Asnières-Londo. Comme une impression de déjà-vu. Trois mobs devant moi, menaçants. Mon portefeuille en danger. Il est vide, mais par principe, je ne veux pas me faire dépouiller. Préserver ma fierté, quitte à prendre quelques coups. Après tout, ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans une telle situation, je dispose de l’expérience nécessaire pour m’en tirer à bon compte.

Les trois mobs continuent à me toiser du regard, mais refusent pour l’instant d’attaquer. J’ai donc tout le temps nécessaire pour analyser les paramètres de cette confrontation. Le premier mob est à moins d’un mètre. Chétif, motricité réduite. Je n’aurais aucun problème à le neutraliser, mais les deux autres mobs, situés à quelques dizaines de mètres, proches du quai, commencent à ramasser divers projectiles.

Hiérarchiser, isoler. Un problème à la fois, c’est ça la solution.

Je m’approche du premier mob, il tente de s’agripper à moi, mais je l’esquive habilement. Puis je l’attire dans un coin qui ne se trouve pas dans la ligne de mire des deux autres mobs. Le combat semble maintenant tourner à mon avantage, mais mes coups de poing ne semblent pas pouvoir terrasser le mob, qui encaisse bien. Foutu sac à PVs !

Heureusement, prévoyant, j’ai toujours ma hallebarde sur moi lorsque je prends le train. Je l’empoigne à deux mains, porte un coup transversal très puissant sur le mob. Tête éclatée, le mob s’écroule à terre, dans une posture assez grotesque. Victoire !

Partielle certes : il reste encore deux mobs. Et je dois à tout prix passer par le quai, attraper mon train.

Je quitte mon petit refuge. Les deux mobs sont toujours là, et balancent mécaniquement des projectiles. Le pattern est étonnamment régulier. Il me suffirait donc…

… c’est bien 500 euros que je vois là, par terre ? L’occasion est trop belle, je ramasse les billets, et les engouffre dans mon portefeuille maintenant bien rempli. Puis j’en profite pour me boire une petite fiole de Red Bullus entre deux jets de projectiles, car je me rends compte que j’ai laissé quelques forces dans mon précédent combat. Je déséquipe aussi ma hallebarde pour pouvoir courir plus vite. Oh et puis merde : j’enlève aussi mon pantalon, mon blouson, ma casquette, au diable la décence ! Survivre est mon unique objectif, peu importe la manière.

Me voilà aussi léger qu’un papillon au clair de la Lune – fast roll comme on dit à Asnières-Londo. Vulnérable aussi, un seul projectile non esquivé suffirait à ma perte – et celle de mes 500 euros durement acquis.

Ma stratégie : éviter les projectiles lancés par les deux mobs, courir jusqu’au train et m’engouffrer dans celui-ci. La routine, quoi.

Je cours, je cours, et toutes les trois secondes, j’effectue une roulade pour éviter les projectiles… des flèches géantes ? Asnières-Londo est une ville de plus en plus dangereuse, putain, que fait la police – mais trêve de digressions, je cours toujours plus vite, j’esquive les flèches en rythme, j’atteins un des deux mobs, que je pousse sur les voies, je me désintéresse du second qui se trouvait en fait de l’autre côté du quai, le train arrive, et je m’engouffre dans celui-ci, pouvant désormais profiter d’un répit, que je sais être temporaire.



Je respire. Le chemin est encore long avant ma destination. La Caverne d’Orlyval. Pierrefitte La Perdue. Les Ruines de la Nouvelle Meudon. Peut-être même un détour par les Archives de Buc. Mais je sais que je triompherai, car je n’ai qu’une chose en tête : rentrer au plus vite chez moi pour pouvoir de nouveau jouer à Dark Souls.

J'ai humilié mes vassaux pour affirmer mon autorité royale, j'ai tenté d'assassiner un de mes gosses demeuré et mis en demeure le suivant d'être à la hauteur de mon immense héritage, j'ai fait la guerre aux boches bien avant que les boches existent (sus au SERG !), j'ai combattu l'Empereur, car je suis le seul empereur en mon royaume, j'ai dilapidé le trésor royal et endetté mon peuple sur sept générations, je me suis marié avec un laideron pour que ma dynastie hérite un jour de l'Angleterre, j'ai envoyé chier le Pape, car il est aussi faible que l'Empereur, j'ai même trompé ma femme avec plusieurs courtisanes, eu des bâtards, parce que répandre ainsi ma semence, n'empêchera pas l'Eglise de me vendre ses Indulgences...

... en quelques siècles, j'ai élevé ma dynastie au sommet de l'Europe, j'ai consolidé le pouvoir central de mon Etat, et construit les fondements de ce qui deviendra plus tard une nation : la France.

Le génie de Crusader Kings II, c'est cela : simuler avec des mécaniques de jeu très complexes (à vous de les découvrir !) toute l'ambiguïté du Moyen Age, ou les états/les nations se sont construites par la volonté inébranlable de quelques hommes de pouvoir, certes, mais surtout par la félonie de ces derniers, et les conséquences hasardeuses de leur (votre !) comportement erratique.

En fait, CK II n'est pas vraiment un jeu vidéo, mais plutôt un jouet. Il n'y a pas d'autre objectif que celui que vous voulez bien vous donner en début de partie, vous n'êtes pas l'acteur central du jeu, mais juste l'un de ses multiples rouages, vous ne maîtrisez pas pleinement votre destinée, car vous êtes sans cesse ballotté par les événements de l'Histoire, et vous pourrez gesticuler à loisir, au final, vous serez toujours soumis aux contraintes des organisations humaines de l'époque : faiblesse des institutions, nécessité de ménager ses vassaux et/ou ses suzerains, incapacité chronique à lever les impôts et à convoquer le ban ; et la Mort vous convoquera suffisamment rapidement, pour vous faire comprendre qu'un seul homme ne vaut rien, fût-il le plus éclairé de tous les monarques. Dans CK II, vous dépendez des autres, du destin, de structures dont les rouages peuvent parfois être grippés, et même du hasard... oh mince, je suis stérile, je n'arrive pas à avoir d'héritier, ma dynastie va s'éteindre !

J'y retourne. Je dois d'urgence modifier les règles de succession de mon royaume. Enfin, quand je dis d'urgence... il va bien me falloir dix ans de tractations avec mes vassaux pour obtenir cela.

Parfois, j'ai l'impression de ne pas vraiment jouer à CK II ; c'est plutôt CK II qui se joue de moi. Et j'aime ça. Les jeux Paradox font partie de ces (trop) rares jeux qui obligent le joueur à se montrer humble, plutôt que de le flatter sans cesse. Ça fait du bien.

Ça ressemble à la vraie vie. Chienne, mais tellement intéressante. :)

Tropico 4, mais avec beaucoup moins de contenu, et beaucoup plus de bugs.

Mais Tropico 5 sera très bien dans un an, une fois tous les DLC sortis.

Tropico 4 ? Tropico 5. Mais en mieux.

Pense bête : penser à modifier ce commentaire lorsque Tropico 5 sera suffisamment patché, et que tous ses DLC seront disponibles.

Company of Heroes 2 est à la saga Company of Heroes ce que Sim City (2013) est à la saga Sim City.

Plus petit, moins profond. Ça coince.

C'est fun. Mais c'est vide. Mais c'est fun. Mais c'est vide. Mais c'est fun. Mais c'est vide. Mais c'est vun. Mais c'est fide. Mais c'est vain. Et c'est fade.

Just Cause 2 est une putain de démo technique qui propose plus de 100 heures de jeu. Si Just Cause 3 réduit sa vacuité de moitié, tout en proposant deux fois plus de choses à faire, ce sera un putain de hit.

N.B. : Just Cause 2, c'est aussi le meilleur jeu de grappin que j'ai jamais vu (Tenchu, REP A SA), la pire conduite de véhicules jamais vu dans un GTA-like (The Gateway, REP A SA), et le héros le plus anti-charismatique de l'histoire du jeu vidéo (la raquette de Pong, REP A SA).

Selon les auteurs du jeu, Far Cry 3 serait une mise en abyme du (média) jeu vidéo.

Selon moi, le scénario sombre dans les abîmes de la médiocrité, mais le reste du jeu tutoie les sommets.