Avant, j'étais dans l'espace.

J'ai eu un accident.
Un gros.
Je sais plus trop pourquoi, on m'a dit "Vas sur ce vaisseau géant", et moi, comme une conne, j'ai vu que ça faisait avancer l'histoire et j'y suis allée.
Quelle idée.

J'aurais su ce qui allait se passer, je serais restée bien au chaud à mater la rediffusion (en riplay) de la saison 27 de Secret Story en bouffant des Smarties. Sans dèc'.
Tout ça pour quoi ? Pour valider un objectif inscrit sur un écran. Quelle buse.
Une fois dans le vaisseau, c'était chiant. Déjà, personne pour t'accueillir. Personne pour te dire où sont les toilettes. Personne pour te saoûler avec des pétitions. J'aurais préféré.
À la place, tout le monde avait décidé d'être décédé. Genre ils sont sérieux les gus ?

Même le courant déconnait à pleins tubes, j'ai dû fouiner partout pour rétablir tout ça, passer entre les ampoules qui éclatent et que du coup ça fait sursauter. Pffff.
Heureusement que l'on me permit de couper la musique parce que sans ça je serais pas allée plus loin.
Bref, un vrai dépotoir cette station spatiale.
Station spatiale ? Oui, station spatiale. Pourquoi ? Ha oui, j'ai dit "vaisseau" plus haut. Ben voilà, tout le monde peut se tromper hein. Un gros truc dans l'espace avec des gens dedans. Ou des gens morts.
Et des androïdes. Et un lézard-limace-chat-sexe.

Alors c'est quoi les androïdes ?
Hé ben c'est des bonhommes-robots blancs qui parlent avec des voix qui font peur, qui marchent en faisant peur, qui sont totalement impassibles et qui marchent comme dans les méchants dans les films. C'est-à-dire que peu importe la vitesse à laquelle ils marchent et celle à laquelle toi tu cours, ils te rattrapent. N'essaie pas de leur échapper, ça ne fonctionnera pas. Non, non, même si t'es Carl Lewis c'est fichu, tu l'as dans le cul.

Et puis c'est quoi l'alien ?
(Haaaa, il se décide enfin de parler de l'alien)
Un vilain machin qui joue avec toi. Et qui est là. Même quand il est pas là, il est là. Il te voit, il te regarde, il SAIT.
Et toi tu sais rien. Même si t'es pas Jean-Neige tu sais rien quand même.
L'alien il te voit, t'es mort.
Il t'entend, t'es mort.
Il sent la goutte de pipi que tu as laissée transpercer ta combi parce que t'avais la frousse, t'es mort.
BAM.
Il est comme ça l'en'hulé.
Et quand je te dis que t'es mort, c'est mort MORT. Tu peux rien faire.
Bon si, tu peux essayer de t'échapper. À m'ment donné, j'ai pécho un lance-flammes (PO PO PO) et ça m'a permis de le tenir à distance pendant quelques secondes.
Et puis après il m'a vue, BAM, t'es mort.
Merci les sauvegardes.

Ha tiens tant qu'on y est, parlons-en des sauvegardes.
J'appuie sur un combiné téléphonique, je sauvegarde ma partie. Facile. Sauf que non.
Ça dure des PLOMBES de sauvegarder ! J'exagère à peine.
En vrai ça doit durer allez, 4 secondes., mais quand tu as l'autre zouave aux fesses, tu as l'impression que c'est l'éternité.
Enfin bon, on s'en fiche.

On repart dans l'histoire (la mienne).
J'étais donc sur la station spatiale à tenter de repartir (je sais même plus pourquoi j'y étais entrée, mais l'avais-je déjà su ?), poursuivie par l'alien, tourmentée par les androïdes, emmerdée par les humains survivants qui faisaient absolument n'importe quoi.
J'ai appuyé sur des boutons, j'ai ouvert des portes, j'ai tellement serré les fesses que ma peau s'est refermée (depuis je ne fais plus caca, il va falloir que je consulte).
Je suis tombée dans un nid infesté des bestioles dégueus, j'ai pris si cher que même la chanteuse elle s'appelle plus comme ça désormais, j'ai déclenché des alarmes, je me suis déguisée en astronaute, j'ai bataillé avec des QTE pour amorcer une bombe.

Et du coup je suis toujours dans l'espace.
Qu'est-ce que j'me fais chier maintenant ...

Ripley