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Clair Obscur: Expedition 33
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Clair Obscur: Expédition 33 - Le jeu qui m’a bouleversé à jamais.

Il y a des œuvres qui nous divertissent, d’autres qui nous touchent, et quelques rares-unes qui nous transforment. Clair Obscur: Expédition 33 appartient sans hésitation à cette dernière catégorie. Il ne s’agit pas simplement d’un jeu vidéo, mais d’une traversée, d’un vertige esthétique, d’un choc émotionnel qui m’a marqué au fer rouge. Il est de ces expériences qui s’ancrent dans la mémoire et qui, bien longtemps après le générique de fin, continuent de résonner dans le cœur.

Quand j’ai lancé Expédition 33 pour la première fois, je ne m’attendais pas à ce que ce AA signé par un studio français, Sandfall Interactive (leur premier jeu vidéo) vienne ébranler mes fondations de joueur. Et pourtant… Dès les premières minutes, j’ai compris que j’étais face à quelque chose d’exceptionnel. L’univers, d’une poésie rare, oscille entre lumière et ténèbres, entre mélancolie et émerveillement, dans un équilibre presque surnaturel. Comme son titre l’indique, Clair Obscur n’est pas qu’un nom : c’est une ligne directrice, une promesse tenue du début à la fin.

Graphiquement, c’est une claque. Les cinématiques sont d’une qualité telle qu’elles semblent tirées d’un film d’animation de prestige. Chaque plan, chaque transition, chaque regard animé trahit une maîtrise narrative et artistique digne des plus grands. On sent derrière chaque scène une volonté sincère de raconter avec émotion, avec justesse, avec grâce. Il ne s’agit pas de remplir un cahier des charges visuel, il s’agit de faire ressentir. Et on ressent. Intensément.

Mais ce qui élève véritablement ce jeu au rang d’œuvre inoubliable, c’est sa musique. Les compositions, signées Lorien Testard, sont d’un lyrisme poignant, enveloppent chaque instant d’une aura quasi mystique. Elles ne se contentent pas d’accompagner l’action, elles la subliment, elles la rendent organique, vivante, presque palpable. Il m’est arrivé de m’arrêter de jouer à plusieurs reprises, simplement pour écouter. Ces mélodies, tantôt fragiles, tantôt puissantes, m’ont parfois tiré des larmes. Et je n’ai pas honte de l’avouer, jamais un jeu ne m’avait autant ému par sa bande-son.

Le gameplay, lui, se voit similaire à un Persona, et son exploration, à un Souls. Il n’invente pas tout, mais ce qu’il fait, il le fait avec une élégance rare, quelque chose qu'on ne retrouve presque plus dans les nouvelles sorties. C’est fluide, instinctif, toujours au service du récit. On sent que chaque mécanique, chaque choix de design, a été pensé par une équipe de développeurs aimant réellement leur jeu. Rien n’est là pour faire joli ou remplir artificiellement une durée de vie. Tout a du sens. Tout a une âme, et reste cohérent avec son univers.

Et puis, il y a cette narration. Ces personnages. Cette quête qui, sous ses dehors fantastiques, parle en creux de notre humanité, de nos peurs, de nos espoirs, de notre finitude. Expédition 33 n’est pas une simple histoire de fin du monde ou de combat contre une fatalité divine, c’est une parabole sur ce que signifie exister, lutter, aimer. Et c’est cette profondeur-là qui m’a bouleversé. Ce jeu a mis des mots, et des images, sur des sentiments que je ne pensais pas ressentir sur un jeu vidéo de ce type.

Je pourrais continuer encore longtemps, mais il faut savoir s’arrêter. Alors je dirai simplement ceci: Clair Obscur: Expédition 33 est, sans la moindre hésitation, l’un des meilleurs jeux auxquels j’ai joué dans ma vie. Une œuvre française, indépendante, ambitieuse, qui n’a rien à envier aux mastodontes de l’industrie. Un chef-d'œuvre tout en subtilité, en beauté et en sincérité, je lui souhaite énormément de décrocher le GOTY 2025.

Ce jeu a changé ma vie, très sincèrement.

Et je ne le remercierai jamais assez. Merci, Sandfall Interactive.