Sous le soleil levant s’étendait sur cette plage

Que souvent j’arpentais, grisée par l’air marin

Le sable étincelait et la mer était loin,

Et je lançais du pain aux oiseaux du rivage.




Chaque jour apportait de nouveaux arrivages,

Mouettes, goélands animaient le matin,

Quand vinrent se poser, passagers clandestins,

De gros individus au plus sombre plumage.




Qui sans honte arrachaient du bec chaque morceaux

Qu’effrayés les petits lâchaient à leurs bourreaux

Ces victimes des grands, réduits à l’impuissance.




Je les plaignais bien sûr, mais ces grands goélands

Les plus fiers, les plus forts, redoutables brigands

Que je les trouvais beaux dans leur fière arrogance !

"Son unique chagrin, il ne le devait pas à la solitude, mais au fait que les autres goélands ne voulaient pas croire à la gloire du vol, au fait qu'ils se refusaient à ouvrir les yeux et à voir! [...]
Comment se fait-il ... que la chose la plus difficile au monde soit de convaincre un oiseau de ce qu'il est libre et de ce qu'il peut s'en convaincre aisément s'il consacre une partie de son temps à s'y exercer? [...]
Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être. Découvrez ce que vous aimeriez faire et faites tout votre possible pour y parvenir. [...]
Tu n'as eu nul besoin d'avoir la foi pour voler, tout ce qu'il t'a fallu, c'est comprendre le vol, ce qui d'ailleurs signifie exactement la même chose."

Très beau roman philosophique, vraiment. ("Jonathan Livingston le goéland" de Richard Bach)